L'Europe fédérale? Une carte tendue par l'Histoire.


Jean-Paul Baquiast
Sábado, 19 de Noviembre 2011

Quel est l'auteur de ce passage, écrit le 16 novembre 2011?:

« La démocratie européenne de demain ne connaîtra plus qu'une seule circonscription - les 17 pays qui partagent la même monnaie -, un seul corps électoral - tous les citoyens de la zone euro décidant ensemble de leur destin commun - mais de multiples objets.
La pression (de la crise) a laissé paraître en filigrane une supranationalité intéressante. Aujourd'hui punitive et coercitive, elle peut être demain constructive et enthousiaste. Les citoyens de la zone euro choisiront demain la même stratégie économique, rapprocheront leurs dispositifs sociaux, relieront leurs systèmes éducatifs - avant de fondre un jour leurs politiques régaliennes, diplomatie, justice, défense ».



C'est Christophe Barbier, éditorialiste de l'Express (n° 3150, p. 9), généralement considéré jusqu'à présent comme un conservateur intelligent mais non comme un fédéraliste européen échevelé. Il reprend un discours que nous tenons pour notre part, avec quelques autres, y compris avec des amis espagnols, depuis au moins 4 ans.

Or de tels propos sont de plus en plus fréquents, tant à gauche qu'à droite, tant en France que chez nos voisins continentaux, notamment en Allemagne. Est-ce à dire que la véritable révolution que sera le passage d'une confédération d'Etats souverains à une Europe fédérale souveraine est en marche? Certainement, si des citoyens en nombre croissant reprennent et défendent ce grand projet.

La France pour sa part pourrait faire beaucoup en ce sens. Il faudrait que quelques dirigeants politiques d'envergure internationale le reprennent à leur compte. Un homme comme Nicolas Sarkozy pourrait le faire. Nous l'applaudirions. Il entrerait alors dans l'Histoire, au lieu de se préparer comme il le fait actuellement à tomber dans l'oubli.

Mais bien entendu nous pensons ici à François Hollande. Saurait-il s'affranchir des petits calculs électoraux, du type de celui qui l'ont conduit à cafouiller médiocrement sur la question du nucléaire? S'il devait, tel De Gaulle en juin 1940 choisissant seul de continuer la guerre, décider seul de jouer pleinement la carte de l'Europe fédérale, entraînant le PS avec lui, ce serait maintenant et non dans 6 mois qu'il devrait saisir cette carte tendue par l'Histoire.