A cet égard, nous approuvons pleinement les conclusions d'un article de Philippe Grasset dans Dedefensa sur ce sujet . Nous sommes persuadés que Poutine, Medvedev et autres décideurs du Kremlin se préparent à affronter les immenses difficultés à venir en renforçant leur appareil d'Etat, notamment à sa tête. Cet objectif est bien plus important pour la Russie aujourd'hui que faire acte d'allégeance à un libéralisme de façade qui l'ouvrirait sans défense à l'américanisme. Par ailleurs, aujourd'hui, en Russie où s'est établie une certaine démocratie participative via le web, cela pourra se faire sans retomber dans une néodictature stalinienne.
Plutôt, répétons-nous, que ricaner sur les faux semblants de la démocratie politique à la russe, les gauches européennes devraient mettre en priorité dans leurs programmes le renforcement des Etats nationaux, notamment en France et en Allemagne. Ceci ne serait en rien incompatible avec un combat pour une souveraineté européenne sur une base fédérative.
Mais de cela l'américanisme ambiant, de même que son allié le pouvoir financier mondialisé, n'en veulent absolument pas. Heureusement pour elle, la Russie, bien que très pénétrée par ces deux maladies virales, semble avoir conservé, avec le duo Poutine / Medvedev, des anticorps qui l'en protègent.