Red Europea de Reflexión Geopolítica

Red Europea de Reflexión Geopolítica


Réseau européen de réflexion géopolitique/European network of geopolitical thinking





Documents




Jean-Paul Baquiast
Sábado, 12 de Enero 2013


François Hollande, président de la République française, à déclenché le matin du 11 janvier une intervention militaire contre les différentes forces islamiques qui venaient de lancer contre Bamako une offensive éclair. Il n'était que temps. Face à l'inorganisation militaire et au désordre politique des Etats africains de la région, le Mali risquait de basculer entièrement sous le contrôle de forces djihadistes très bien organisées contre lesquelles il n'aurait plus été possible d'agir.


On ne pouvait que constater, depuis l'invasion du nord-Mali, face à la terreur imposée à la population et la destruction de villes historiques comme Tombouctou, l'étonnante passivité de la CDAO, des gouvernements, des forces armées et des populations concernées...sans mentionner l'ONU. Une véritable offensive internationale, rassemblant des combattants bien armés recrutés dans l'ensemble de l'Afrique et du Moyen Orient, était engagée contre les sociétés africaines. Si le verrou du Mali avait cédé, les conséquences auraient été incalculables, non seulement pour toute la région mais en Europe même.

La réaction française semble bien saluée ce matin par ceux qui auraient du réagir depuis longtemps mais qui manifestement doutaient de leur force. Selon l'expression d'un responsable malien sur France-info, l'intervention militaire est « venue au bon moment et est la bienvenue ». Sans elle, rien ne se faisait. Avec elle au contraire, une action d'ensemble pourra s'organiser, y compris au sein même des pays concernés, contre les minorités voulant imposer l'ordre islamique et la charia.

Nous pensons pour notre part qu'il faudra poursuivre l'opération le temps nécessaire, comme d'ailleurs l'a promis le président de la République. Qu'est-ce que cela signifiera? Il est difficile de le dire aujourd'hui, mais la France devra garder les moyens d'agir, y compris en engageant davantage de moyens militaires, en liaison avec l'armée malienne et celles des pays voisins.

Ceci dit, on voit tout de suite ce qu'implique l'engagement français concernant les principes et les moyens de la diplomatie d'un pays comme la France, membre de l'Union européenne et soumise dorénavant à des restrictions budgétaires bien supérieures à celles jusqu'ici imposées par la crise. Résumons les en quelques lignes.

La France ne peut renoncer à sa souveraineté diplomatique et à ses moyens militaires propres, car il n'existe pas encore de structures européennes suffisamment unifiées, réactives et bien équipées pour assurer une défense européenne en propre. Le seul recours aujourd'hui envisageable serait l'appel aux Etats-Unis. Mais on a vu depuis longtemps que ces derniers, comme il est normal, ne défendent que leurs intérêts, et que ceux-ci sont le plus souvent étrangers, voire contraires aux intérêts des Etats européens. Ils refusent de les prendre en compte, quand ils ne les combattent pas, en sous-mains ou ouvertement.

Mais la souveraineté diplomatique et militaire nationale se paie très cher, en termes humains et matériels. La France peut se féliciter d'avoir conservé en Afrique quelques forces aériennes et terrestres auxquelles aujourd'hui l'ensemble de ses alliés sont heureux de recourir. Mais il ne faut pas faire d'illusions. Ces moyens sont tendus à la limite de leur possibilités et ne pourront longtemps faire face à des engagements plus durables. Par ailleurs des ressources complémentaires seraient aujourd'hui indispensables, notamment en ce qui concerne l'utilisation de nouveaux hélicoptères de combat et de drones, considérés jusqu'à présent par le gouvernement français comme ne pouvant être financés.

Il serait donc vital, pour ces raisons diplomatiques et militaires, comme pour bien d'autres motifs liés au développement de la technologie et de la science, que la France refuse les restrictions budgétaires imposées par une prétendue lutte contre la dette. Le discours devrait être clair: la France engagera toutes les dépenses stratégiques qui lui sont nécessaires, quelles qu'en soit les conséquences sur le montant de sa dette et le jugement des agences de notation. S'il lui faut répudier sur ce point (de façon d'ailleurs marginale) les traités européens et le statut de la banque centrale, elle le fera. Imaginerait-on qu'en cas de guerre mondiale imminente, les pays européens ne s'y préparent pas, sous prétexte de ne pas aggraver leur dette.

Nous attendons donc de François Hollande et du gouvernement français, non seulement qu'il engage sans attendre les moyens budgétaires nécessaires pour renforcer les moyens de la défense, mais aussi qu'il renonce officiellement à une politique d'austérité qui est en train de détruire ses meilleurs allés dans l'espace géostratégique européen. Nous pensons à l'Espagne, l'Italie et la Grèce. A cet égard le remplacement du ministre Cahuzac, champion de la servilité à l'égard de la finance internationale, s'impose d'urgence. Nous venons de voir d'ailleurs (cf. notre article « La fausse vertu du FMI » ) que cette politique d'austérité ne repose sur aucune base scientifique, mais seulement sur la volonté d'abaissement imposée à l'Europe par les intérêts financiers et industriels anglo-saxons.

ll est tout aussi urgent aujourd'hui de ne pas capituler devant eux, qu'il l'était hier vendredi de ne pas capituler face à l'offensive des islamistes djihadistes.

Documents




Jean-Paul Baquiast
Miércoles, 9 de Enero 2013



Cela fait des décennies que le FMI a été accusé par quelques rares économistes latino-américains puis européens de contribuer à la prise en main des économies des pays pauvres en imposant à ceux-ci des programmes dits d'ajustement structurel visant à réaliser différentes « réformes » politiques en échange de prêts dudit FMI.



Si certaines de ces réformes, telles la lutte contre la corruption, se justifiaient, l'essentiel visait à privatiser de nombreuses activités jusqu'ici exercées par des structures politiques et sociales traditionnelles. L'irruption en force des grandes entreprises américaines dans ces secteurs avait provoqué l'apparition de nouvelles classes dirigeantes soumises aux impératifs de l'économie américaine, sans que la pauvreté et le sous-équipement en soient sérieusement diminués. Les populations avaient fini par s'en apercevoir. A la suite de l'argentin Nestor Kirchner, un nombre croissant d'hommes politiques et d'économistes de ces pays avaient fini par contester la « vertu » prônée par le FMI et sa comparse la Banque Mondiale, qui cachaient des appétits anglo-saxon autrement plus ambitieux, mais mieux dissimulés.

Le FMI a-t-il changé depuis ces époques? En apparence la dureté de son discours contre la mauvaise gestion et la dette s'est un peu atténué. Mais le fonds de sa démarche, visant à réserver aux « bons élèves » du capitalisme les ressources qu'il collecte parmi ses membres n'a pas changé. Ces bons élèves sont, plus que jamais, ceux qui libéralisent l'accès aux ressources traditionnelles, qui désengagent les Etats de toute politique économique et sociale, qui livrent les pays concernés aux grands investisseurs internationaux, investisseurs industriels puis de plus en plus financiers. Certains avaient pensé que Dominique Strauss-Kahn, en ouvrant un peu le FMI aux pays émergents, aurait pu modifier quelque peu le rôle de l'organisme dans la mondialisation. Mais DSK a chuté comme l'on sait, à la satisfaction sinon à l'instigation de ceux qu'il inquiétait à Washington.

Aujourd'hui, le FMI, en reprenant sans nuances le discours du désendettement par la rigueur au détriment des investissements publics productifs, mène à l'égard de l'Europe la même politique de déstructuration qu'il menait précédemment à l'égard des pays du tiers monde. Tout paraît conçu pour empêcher les pays européens de puiser dans leurs ressources productives potentielles pour s'émanciper de la quasi-colonisation imposée par les forces économiques et financières dominant à Wall Street et Washington. Bien entendu, cette politique s'appuie sur les larges minorités d'intérêts européens acquis à l'atlantisme, qui croient y trouver leur compte.

Pour conduire une telle démarche de décérébralisation, un langage brutal de conquête ne serait pas très adroit. Il prend au contraire la forme d'une pléthore de « théories économiques » et de modèles mathématiques censés incarner une science omnisavante, devant s'imposer tant aux peuples qu'aux gouvernements. Mais il ne trompe que les naïfs et les incompétents rêvant à la possibilité d'une économie politique scientifique pouvant réguler un monde fait de compétitions brutales pour les ressources et les pouvoirs.

On s'explique mieux dans ces conditions la divine surprise des Européens découvrant ce jour, grâce à la « confession » tardive d'un expert du FMI (voir http://blogs.mediapart.fr/blog/hubert-huertas/090113/extraordinaire-lausterite-est-une-erreur-mathematique) qu'il n'existait aucune base scientifique sérieuse permettant de faire correspondre la réduction d'un euro dans les budgets publics à une réduction d'un euro dans le produit national du pays concerné. Tout montre au contraire que joue un effet multiplicateur inverse. Un euro non dépensé par le budget public entraine plusieurs euro non dépensés et donc non investies par les acteurs économiques du pays concernés. Ainsi les Européens face à des Américains et Asiatiques qui investissent à tour de bras avec l'argent versé libéralement par leurs banques centrales, se retrouvent les jambes entravées dans la course qui les oppose à leurs rivaux. Le phénomène était depuis longtemps dénoncé par certaines oppositions socialistes, ou par des « économistes atterrés ». Mais on a pu constater, dans le cas français, qu'une fois arrivés au pouvoir, ces socialistes ont repris à leur compte le discours répressif des forces financières internationales. Jérome Cahuzac, dans sa discussion avec Jean-Luc Mélanchon le 7 janvier, s'en est fait le porte parole jusqu'à la caricature (voir y compris une vidéo de l'émission http://www.francetvinfo.fr/face-a-face-cahuzac-melenchon-gauche-realiste-contre-lutte-des-classes_199379.html)

Est-ce à dire que les citoyens européens vont, découvrant l'ineptie des contraintes imposées par les gouvernements et le FMI, exiger enfin des changements profonds dans les traités soumettant la Banque centrale européenne à la domination du capitalisme international? Probablement pas. Sans penser qu'à proprement parler un complot organisé des oligarchies internationales s'exerce pour empêcher les peuples européens de réagir, on peut cependant faire l'hypothèse que des forces profondes sont en jeu dans le monde actuel pour maintenir l'assujettissement des citoyens de la base aux forces dominantes. On parlera d'un Système, dont l'étude et la dénonciation devrait être une priorité. Le terme de Système sera jugé peu scientifique. Mais il l'est au moins autant que les modèles mathématiques du FMI.

Documents




Jean-Paul Baquiast
Domingo, 18 de Noviembre 2012


Sans y attacher trop d'importance, on notera quand même deux mouvements contraires qui commencent à agiter les opinions, d'un coté de l'atlantique à l'autre.



A l'ouest reviennent en force les tentations de sécession. Il s'agirait pour certains Etats de la fédération américaine de sortir de celle-ci. Des pétitions circulent en ce sens, provenant d'Etats dont la population estime non sans raisons être maltraitée par les institutions de Washington. S'y exprime aussi un rejet croissant de la politique inspirée par Obama, dont la réélection « triomphante » suscite beaucoup de frustration, tant chez les démocrates que les républicains. Le mouvement sécessionniste, encore très marginal, se répand cependant ces jours-ci de façon virale, grâce à Internet. De grands médias commencent à s'y intéresser. Voir par exemple http://www.washingtonsblog.com/2012/11/what-does-it-mean-that-residents-in-all-50-states-have-filed-petitions-to-secede.html . Affaire à suivre, qui pourrait en dire long, si elle s'étendait, sur la crise que subit l'Amérique.

De ce côté de la grande mare, on retiendra un mouvement lent mais semble-t-il profond qui commence à saisir les opinions européennes « éclairées ». De plus en plus de personnes réfléchissant un peu au delà des slogans sommaires des souverainistes se convainquent que les Etats européens, s'ils décidaient de sortir de l'Union pour affronter seuls la compétition avec les grandes puissances de ce monde, s'autodétruiraient très vite. Un soutien profond en faveur de la fédéralisation, telle que nous la défendons ici-même, semble commencer à se répandre. Ceci dans un premier temps en faveur d'une Union s'organisant politiquement autour de l'euro. Les Anglais n'en feront pas partie, mais tant pis. On se passera d'eux.

Le succès que semble rencontrer le livre de Mario Monti et Sylvie Goulard, « De la démocratie en Europe », plaide en ce sens. Il nous paraît évident que si ces deux auteurs ont de la démocratie une conception quelque peu élitiste, celle-ci, quelle que soit la façon dont on la comprenne, gagnera au renforcement de la fédération européenne. Les points de vue constructifs communs se renforceront d'un dialogue entre ce que les Etats européens pourront offrir de mieux en matière de têtes pensantes. Ajoutons immédiatement que cette fédération européenne devra sans attendre intégrer la Pologne, qui en sera une composante importante.


1 2 3 4 5 » ... 34
European Network of Geopolitical Thinking
Eduardo Martínez
The European Network of Geopolitical Thinking, established in April 2011 on the Isle of Thought, Galicia (Spain), aims to contribute to the positioning Europe in the new global geopolitical context.

La reunión constitutiva de la Red Europea de Reflexión Geopolítica tuvo lugar del 26 al 29 de abril de 2011 en San Simón, Isla del Pensamiento, Galicia, España.


Geoeconomía. Blog de Eduardo Olier

Conocimiento. Blog de Fernando Davara

Inteligencia. Blog de Fernando Velasco


Files/Archives/Archivo
L M M J V S D
1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 11 12 13 14
15 16 17 18 19 20 21
22 23 24 25 26 27 28
29 30 31        


Compartir/Partager/Share