Réseau européen de réflexion géopolitique/European network of geopolitical thinking
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Jean-Paul Baquiast
Jueves, 5 de Mayo 2011
Lisbonne a demandé mercredi 4 mai à bénéficier d'une assistance financière de l'Union européenne pour l'aider à rembourser ses emprunts auprès des marchés financiers. Le Fonds monétaire international a affirmé de son côté à Washington qu'il se tenait également "prêt" à venir en aide au Portugal. La population s'inquiète à juste titre des sacrifices qui lui seront imposés, pour le plus grand bénéfice des investisseurs internationaux. L'article ci-dessous, publié dans La Tribune par des collègues économistes, propose d'autres solutions. Nous pensons qu'elles devraient être étudiées en priorité par notre Réseau de réflexion géopolitique.
L'article fait deux propositions: 1. mettre fin à l'indépendance de la Banque centrale européenne pour lui permettre d'intervenir directement dans le soutien des obligations d'Etat et 2. convertir les dettes publiques en obligations à durée indéterminée.
Les difficultés rencontrées par la zone euro pour le refinancement des dettes dites « souveraines » de certains États, tels la Grèce, l'Irlande ou le Portugal, appellent une réflexion nouvelle sur la question essentielle du financement des systèmes publics en Europe. Le problème de fond réside en fait dans l'attitude partiale de la BCE ; autant elle ouvre un véritable « open bar financier » au secteur bancaire, autant elle rechigne à prêter le moindre argent à l'« économie réelle » (secteur public, entreprises, particuliers) et ce, à la différence de la FED, de la Banque d'Angleterre ou de la Banque du Japon.
Pour régler la question des dettes souveraines en Europe, nous suggérons ainsi à la fois de supprimer le Fonds européen de stabilité financière, qui n'a d'autre effet que d'aggraver l'endettement global des pays de l'Union, d'imposer à la BCE de racheter - si besoin - les obligations d'État, quels que soient les États (pour créer un effet d'annonce et réduire les taux d'intérêt), et de lui ordonner de lutter contre la spéculation (relayée par les agences de notation) organisée contre certaines dettes de la zone, en vendant massivement des CDS (« credit default swaps ») sur ces dettes.
Une telle démarche implique que la BCE cesse d'être indépendante et dépourvue de mandat politique, situation qui la place au seul service des opérateurs financiers ; la réorientation de son action passe évidemment par une modification substantielle de son statut.
Pour compléter cette réflexion, nous proposons en outre l'idée suivante : convertir progressivement, si nécessaire, les dettes publiques en obligations à durée indéterminée (ODI). L'expérience de la double crise - dette privée américaine et dettes publiques européennes - a montré que le refinancement des débiteurs est le moment crucial : Lehman Brothers a sauté faute de trouver de nouveaux prêteurs ; la Grèce ou l'Irlande sont entrées dans l'oeil du cyclone, en butte à des taux d'intérêt prohibitifs, au fil de leurs opérations de refinancement ; et c'est ce qui se passe aujourd'hui pour le Portugal.
Pour échapper au piège du refinancement, nous suggérons ainsi un nouveau régime légal des dettes publiques, tout en protégeant les intérêts légitimes des épargnants, qui ont confié leur argent à des fonds communs de placement, Sicav ou assurance-vie, investis en emprunts publics. En remplaçant les obligations à échéance fixe (de 1 à 30 ans) par des obligations à durée indéterminée, à l'image des TSDI (titres subordonnés à durée indéterminée) popularisés par Rhône-Poulenc, les États emprunteurs fragiles pourront consolider leur crédit à long terme, aujourd'hui mis en péril à chaque échéance critique d'une nouvelle émission.
Les titres d'État sensibles, au lieu d'être remboursés à échéance fixe, seront ainsi transformés en rentes perpétuelles, via un taux d'intérêt annuel raisonnable (entre 2 % et 5 %), ou même un taux plus bas assorti d'une indexation sur les prix ou d'un avantage fiscal, sachant que leurs titulaires pourront les revendre à tout moment sur le marché secondaire, de manière à récupérer leur investissement en cas de besoin. Pour les États de la zone euro disposant d'une épargne abondante (France, Allemagne, Italie), l'émission de ces ODI ne devrait pas poser de problème ; l'épargnant serait appelé à les souscrire en direct. Pour les finances publiques, ce changement devrait être positif ou neutre en termes de charge de la dette, avec en plus la possibilité de rembourser ces ODI en période de vaches grasses.
Cela revient en pratique à réaliser une restructuration des dettes les plus sensibles ; les marchés s'y attendent, puisque les emprunts grecs ou irlandais sont déjà largement décotés sur le marché secondaire, et que leurs détenteurs récents les ont acquis avec cette décote. Toutefois, il serait à coup sûr contre-productif de traiter l'encours de la dette grecque ou irlandaise de la même manière que ce qui a été fait dans le passé pour le Mexique ou l'Argentine, avec une forte perte en capital pour leurs détenteurs, car cela ruinerait l'image de ces pays en tant qu'emprunteurs, et cela nuirait également aux investisseurs, qui sont en grande partie de petits épargnants. C'est pourquoi nous proposons une restructuration des dettes sensibles existantes, non pas par réduction du capital, mais par transformation en ODI, avec un taux d'intérêt associé « raisonnable » (i.e. de l'ordre de 2 à 5 % suivant les cas). Cela permettrait ainsi d'alléger très fortement la charge de la dette, de ne plus être à la merci des marchés financiers ou des agences de notation et de conserver aux titulaires existants de la dette leur capital (plus un certain intérêt), tout en ayant la possibilité de la revendre à tout moment sur le marché secondaire. Une telle démarche pourrait être mise en oeuvre très rapidement dans le cadre de l'Eurogroupe, sous l'égide de la BCE en tant que « parrain » de cette transformation.
Cette approche, valable pour les emprunts d'État, pourrait être étendue à d'autres domaines d'intérêt général ; ainsi, pour développer l'investissement en Europe dans les secteurs collectifs, via des fonds d'investissement stratégiques, financés par l'épargne privée européenne (particuliers et entreprises) via des ODI. On mobiliserait de la sorte dans un sens constructif une partie de la gigantesque épargne européenne (de l'ordre de 20.000 milliards d'euros). On pourrait faire d'une pierre deux coups, en remplaçant les fonds de cohésion structurels, coûteux pour les contribuables, au profit de ces fonds, dont l'action serait surveillée avec scrupule dans la continuité. On ferait aussi un pas de géant dans la construction de l'Europe puissance, de l'Europe autonome et porteuse de projets collectifs.
Jean-Luc Gréau, économiste, Jean-Michel Quatrepoint, journaliste, et Joseph Leddet, économiste - 16/04/2011
L'article original
Pour régler la question des dettes souveraines en Europe, nous suggérons ainsi à la fois de supprimer le Fonds européen de stabilité financière, qui n'a d'autre effet que d'aggraver l'endettement global des pays de l'Union, d'imposer à la BCE de racheter - si besoin - les obligations d'État, quels que soient les États (pour créer un effet d'annonce et réduire les taux d'intérêt), et de lui ordonner de lutter contre la spéculation (relayée par les agences de notation) organisée contre certaines dettes de la zone, en vendant massivement des CDS (« credit default swaps ») sur ces dettes.
Une telle démarche implique que la BCE cesse d'être indépendante et dépourvue de mandat politique, situation qui la place au seul service des opérateurs financiers ; la réorientation de son action passe évidemment par une modification substantielle de son statut.
Pour compléter cette réflexion, nous proposons en outre l'idée suivante : convertir progressivement, si nécessaire, les dettes publiques en obligations à durée indéterminée (ODI). L'expérience de la double crise - dette privée américaine et dettes publiques européennes - a montré que le refinancement des débiteurs est le moment crucial : Lehman Brothers a sauté faute de trouver de nouveaux prêteurs ; la Grèce ou l'Irlande sont entrées dans l'oeil du cyclone, en butte à des taux d'intérêt prohibitifs, au fil de leurs opérations de refinancement ; et c'est ce qui se passe aujourd'hui pour le Portugal.
Pour échapper au piège du refinancement, nous suggérons ainsi un nouveau régime légal des dettes publiques, tout en protégeant les intérêts légitimes des épargnants, qui ont confié leur argent à des fonds communs de placement, Sicav ou assurance-vie, investis en emprunts publics. En remplaçant les obligations à échéance fixe (de 1 à 30 ans) par des obligations à durée indéterminée, à l'image des TSDI (titres subordonnés à durée indéterminée) popularisés par Rhône-Poulenc, les États emprunteurs fragiles pourront consolider leur crédit à long terme, aujourd'hui mis en péril à chaque échéance critique d'une nouvelle émission.
Les titres d'État sensibles, au lieu d'être remboursés à échéance fixe, seront ainsi transformés en rentes perpétuelles, via un taux d'intérêt annuel raisonnable (entre 2 % et 5 %), ou même un taux plus bas assorti d'une indexation sur les prix ou d'un avantage fiscal, sachant que leurs titulaires pourront les revendre à tout moment sur le marché secondaire, de manière à récupérer leur investissement en cas de besoin. Pour les États de la zone euro disposant d'une épargne abondante (France, Allemagne, Italie), l'émission de ces ODI ne devrait pas poser de problème ; l'épargnant serait appelé à les souscrire en direct. Pour les finances publiques, ce changement devrait être positif ou neutre en termes de charge de la dette, avec en plus la possibilité de rembourser ces ODI en période de vaches grasses.
Cela revient en pratique à réaliser une restructuration des dettes les plus sensibles ; les marchés s'y attendent, puisque les emprunts grecs ou irlandais sont déjà largement décotés sur le marché secondaire, et que leurs détenteurs récents les ont acquis avec cette décote. Toutefois, il serait à coup sûr contre-productif de traiter l'encours de la dette grecque ou irlandaise de la même manière que ce qui a été fait dans le passé pour le Mexique ou l'Argentine, avec une forte perte en capital pour leurs détenteurs, car cela ruinerait l'image de ces pays en tant qu'emprunteurs, et cela nuirait également aux investisseurs, qui sont en grande partie de petits épargnants. C'est pourquoi nous proposons une restructuration des dettes sensibles existantes, non pas par réduction du capital, mais par transformation en ODI, avec un taux d'intérêt associé « raisonnable » (i.e. de l'ordre de 2 à 5 % suivant les cas). Cela permettrait ainsi d'alléger très fortement la charge de la dette, de ne plus être à la merci des marchés financiers ou des agences de notation et de conserver aux titulaires existants de la dette leur capital (plus un certain intérêt), tout en ayant la possibilité de la revendre à tout moment sur le marché secondaire. Une telle démarche pourrait être mise en oeuvre très rapidement dans le cadre de l'Eurogroupe, sous l'égide de la BCE en tant que « parrain » de cette transformation.
Cette approche, valable pour les emprunts d'État, pourrait être étendue à d'autres domaines d'intérêt général ; ainsi, pour développer l'investissement en Europe dans les secteurs collectifs, via des fonds d'investissement stratégiques, financés par l'épargne privée européenne (particuliers et entreprises) via des ODI. On mobiliserait de la sorte dans un sens constructif une partie de la gigantesque épargne européenne (de l'ordre de 20.000 milliards d'euros). On pourrait faire d'une pierre deux coups, en remplaçant les fonds de cohésion structurels, coûteux pour les contribuables, au profit de ces fonds, dont l'action serait surveillée avec scrupule dans la continuité. On ferait aussi un pas de géant dans la construction de l'Europe puissance, de l'Europe autonome et porteuse de projets collectifs.
Jean-Luc Gréau, économiste, Jean-Michel Quatrepoint, journaliste, et Joseph Leddet, économiste - 16/04/2011
L'article original
Comentarios
La diplomacia de la República Popular China se ha conducido bajo la máxima de la tradicional modestia, fruto tanto de sus debilidades socioeconómicas y políticas como del influjo de aquel canon cultural que aconseja no mostrar las propias fortalezas a fin de no llamar la atención ni predisponer a nadie en su contra. No obstante, los Juegos Olímpicos de 2008 nos han mostrado la fuerza de una China que, en poco tiempo, se ha erigido como segunda potencia económica del planeta y sus ambiciones parecen no tener límites. En paralelo, su voz suena cada vez más firme en el concierto internacional donde ha pasado a ocupar una de las posiciones centrales del sistema, con capacidad para fraguar alianzas que le permiten sumar masa crítica para obligar a los países más avanzados de Occidente a hacer concesiones en órdenes de lo más diverso, una práctica a la que no estaban habituados. En poco tiempo, los BRICS, con China como líder objetivo del grupo, pueden superar al G7 y dicha fuerza aspirará a una mayor traducción y visibilidad en el orden político y económico global.
Parece natural que en virtud de estas nuevas circunstancias, China pase a defender con más empeño sus puntos de vista. ¿Quién no lo haría? Es lógico que se sienta más segura de sí misma, si bien lejos está de disponer de las capacidades (tecnológicas o militares, por ejemplo) del Occidente más desarrollado. Pero este último tendrá que hacerse a la idea de que la dimensión de China no permite ninguneo alguno y deberá dialogar y negociar con ella asuntos en los que anteriormente podía hacer y deshacer a su antojo. Que China reclame que se tengan en cuenta sus intereses es una exigencia que no solo responde a las vicisitudes de la actual coyuntura sino también a la necesidad de trasladar a terceros esa idea de que el ciclo histórico de decadencia, en buena medida forzado por Occidente en el siglo XIX con comportamientos no solo arrogantes sino bien agresivos, pudiera haber llegado a su fin.
Las autoridades chinas dan muestras de un comportamiento “arrogante”, sin duda, cuando en tantos contenciosos internos da muestras de una inflexibilidad del que la propia disidencia es un buen ejemplo. No está tan claro, sin embargo, cuando nos referimos a su política exterior, donde evitar la confrontación constituye un axioma aún vigente. Por ejemplo, ¿es China “arrogante” al abstenerse en la resolución 1973 del Consejo de Seguridad de la ONU que ha permitido avalar los ataques en Libia o lo son los demás países al participar de la idea de que la democracia puede imponerse por la fuerza? ¿Es China “arrogante” cuando suscribe 1,15 billones de dólares de la deuda estadounidense (finales de febrero) o realmente arriesga sus propias reservas contribuyendo a estabilizar la economía estadounidense y mundial? Los matices serían generosos. Cabría concluir que China es “arrogante” ante su propia ciudadanía porque puede serlo, y no lo es ante el mundo porque aún no puede. ¿Qué acabará imponiéndose, finalmente?
Europa siempre ha sido considerada por China un pilar esencial de ese orden multipolar al que aspira, un aliado incluso que debiera contribuir a ejercer cierto control de la tendencia al uso excesivo de la fuerza por parte del debilitado hegemón. No obstante, la indefinición europea le ha llevado primar en los últimos años la bilateralidad de sus relaciones con los principales actores continentales, desarrollando una diplomacia sumatoria que, uno a uno, y vértice a vértice, pueda permitirle superar sus dificultades y desentendimientos con la UE (reconocimiento como economía de mercado, levantamiento del embargo de la venta de armas, etc.) sin dejar de aprovechar sus horas bajas para ganar influencia en el entorno próximo (a la espera) y entre los socios más accesibles a través de la diplomacia de la deuda.
También en relación a China, Europa ha jugado en una segunda división, consciente de su incapacidad para lograr establecer una relación similar a la que Pekín mantiene con Washington. Aun siendo su primer socio comercial, la diplomacia europea no ha estado ni está a la altura de las exigencias en este capítulo decisivo de su actuar, ya sea por acción (en defensa de su propia soberanía) o por omisión (en la defensa de sus propios valores e intereses). La ausencia de una estrategia conjunta frente a un actor de tal envergadura constituye un problema endémico que facilita a China una mejor defensa de sus puntos de vista. Calificar esto de “arrogancia” solo explicita nuestro desconcierto e impotencia, además de pasar por alto las flaquezas de nuestra historia, algo que los chinos, por el contrario, tienen muy presente.
Xulio Ríos es director del IGADI y del Observatorio de la Política China. Su último libro: China en 88 preguntas (La Catarata, 2010).
Parece natural que en virtud de estas nuevas circunstancias, China pase a defender con más empeño sus puntos de vista. ¿Quién no lo haría? Es lógico que se sienta más segura de sí misma, si bien lejos está de disponer de las capacidades (tecnológicas o militares, por ejemplo) del Occidente más desarrollado. Pero este último tendrá que hacerse a la idea de que la dimensión de China no permite ninguneo alguno y deberá dialogar y negociar con ella asuntos en los que anteriormente podía hacer y deshacer a su antojo. Que China reclame que se tengan en cuenta sus intereses es una exigencia que no solo responde a las vicisitudes de la actual coyuntura sino también a la necesidad de trasladar a terceros esa idea de que el ciclo histórico de decadencia, en buena medida forzado por Occidente en el siglo XIX con comportamientos no solo arrogantes sino bien agresivos, pudiera haber llegado a su fin.
Las autoridades chinas dan muestras de un comportamiento “arrogante”, sin duda, cuando en tantos contenciosos internos da muestras de una inflexibilidad del que la propia disidencia es un buen ejemplo. No está tan claro, sin embargo, cuando nos referimos a su política exterior, donde evitar la confrontación constituye un axioma aún vigente. Por ejemplo, ¿es China “arrogante” al abstenerse en la resolución 1973 del Consejo de Seguridad de la ONU que ha permitido avalar los ataques en Libia o lo son los demás países al participar de la idea de que la democracia puede imponerse por la fuerza? ¿Es China “arrogante” cuando suscribe 1,15 billones de dólares de la deuda estadounidense (finales de febrero) o realmente arriesga sus propias reservas contribuyendo a estabilizar la economía estadounidense y mundial? Los matices serían generosos. Cabría concluir que China es “arrogante” ante su propia ciudadanía porque puede serlo, y no lo es ante el mundo porque aún no puede. ¿Qué acabará imponiéndose, finalmente?
Europa siempre ha sido considerada por China un pilar esencial de ese orden multipolar al que aspira, un aliado incluso que debiera contribuir a ejercer cierto control de la tendencia al uso excesivo de la fuerza por parte del debilitado hegemón. No obstante, la indefinición europea le ha llevado primar en los últimos años la bilateralidad de sus relaciones con los principales actores continentales, desarrollando una diplomacia sumatoria que, uno a uno, y vértice a vértice, pueda permitirle superar sus dificultades y desentendimientos con la UE (reconocimiento como economía de mercado, levantamiento del embargo de la venta de armas, etc.) sin dejar de aprovechar sus horas bajas para ganar influencia en el entorno próximo (a la espera) y entre los socios más accesibles a través de la diplomacia de la deuda.
También en relación a China, Europa ha jugado en una segunda división, consciente de su incapacidad para lograr establecer una relación similar a la que Pekín mantiene con Washington. Aun siendo su primer socio comercial, la diplomacia europea no ha estado ni está a la altura de las exigencias en este capítulo decisivo de su actuar, ya sea por acción (en defensa de su propia soberanía) o por omisión (en la defensa de sus propios valores e intereses). La ausencia de una estrategia conjunta frente a un actor de tal envergadura constituye un problema endémico que facilita a China una mejor defensa de sus puntos de vista. Calificar esto de “arrogancia” solo explicita nuestro desconcierto e impotencia, además de pasar por alto las flaquezas de nuestra historia, algo que los chinos, por el contrario, tienen muy presente.
Xulio Ríos es director del IGADI y del Observatorio de la Política China. Su último libro: China en 88 preguntas (La Catarata, 2010).
Un article signé par un certain Spengler, dans AsianTimes du 3 mai 2011 fournit une hypothèse intéressante au fait que les forces spéciales américaines, après 9 ans de traques inefficaces, aient pu si facilement découvrir la cache de Ben Laden pour le neutraliser.
Le mérite n'en reviendrait pas à la persévérance et à l'efficacité américaines, moins encore à Barack Obama, mais au fait que Ben Laden serait devenu non seulement inutile mais gênant aux yeux de ses protecteurs traditionnels, l'Arabie Saoudite et le Pakistan. Les Américains n'auraient été en ce cas que des exécuteurs compétents certes, mais instrumentalisés. Pas de quoi pour eux se vanter.
On peut penser en effet que l'Arabie Saoudite est de plus en plus inquiète de la révolte arabe, qui pourrait se traduire par des ébranlements la touchant directement. Mais elle l'est tout autant du fait que l'Iran chiite pourrait profiter de cette révolte, comme elle a déjà tenté de le faire en soutenant les insurgés de Bahreïn, afin de détruire indirectement le Royaume sunnite et s'emparer de ses richesses. Or pour se défendre contre l'Iran, elle n'aurait aucune confiance dans les Etats-Unis, jugés instables et sans politique affirmée dans la région, sinon protéger l'accès au pétrole et aux voies de transit. Il semble en effet que les Etats-Unis ne prendraient pas le risque de s'opposer directement à des révoltes populaires, analogues à celles s'étant produites en Tunisie, en Egypte et en Libye, si l'accès au pétrole et à ses bases militaires lui étaient garantis par de nouveaux gouvernements plus « démocratiques ».
L'alliance Pakistanaise deviendrait donc stratégique pour l'Arabie Saoudite. Le Pakistan, grande puissance militaire régionale, dotée de l'arme nucléaire, constituera indéniablement et quoiqu'il advienne un point fort dans la région. Son appui sera précieux. Manifestement le Pakistan ne soutient que très modérément les Etats-Unis, quand il ne les combat pas discrètement. Par contre, souffrant d'une pauvreté congénitale, il serait prêt à vendre son appui militaire à Ryad, y compris peut-être dans le domaine de l'arme atomique. Nous avons dans un article précédent rappelé que l'Arabie Saoudite poussait les 6 Etats membres du Gulf Cooperation Council à transformer celui-ci en une organisation analogue à l'Union européenne, principalement pour se doter en commun de l'arme nucléaire. Le Pakistan serait un « vendeur » très convenable.
Afin que cette exception notoire aux Traités de non-prolifération soit acceptée par les puissances occidentales, il fallait que tant la Monarchie Saoudite que le Pakistan se débarrassent définitivement du reproche de soutenir et financer Al Qaida. La présence de Ben Laden auprès d'Islamabad devenait ainsi plus qu'embarrassante. Devenu par ailleurs une référence nuisible aux yeux des nouvelles démocraties arabes, Ben Laden était désormais condamné. Selon Spengler, l'Arabie saoudite (comme accessoirement le Pakistan) avait une autre raison forte d'encourager la disparition de Ben Laden. Elle tenait aux contacts de plus en plus poussés qu'entretenait Al Qaida avec l'Iran. Al Qaida ainsi aurait joué un rôle important dans la déstabilisation du Yemen allié de Ryad, ceci au profit de l'Iran.
Séismes et tsunamis
Si ces explications au lâchage de Ben Laden par la Pakistan et par l'Arabie Saoudite sont pertinentes, elles mettent en évidence un changement d'importance en train de se produire dans les équilibres géopolitiques régionaux. On verrait ainsi une plaque tectonique (pour reprendre le terme de Spengler) constituée principalement de l'Arabie Saoudite et du Pakistan s'opposer à une plaque regroupant l'Iran et d'éventuels alliés. Face à cet affrontement riche en séismes dévastateurs (surtout si l'arme atomique s'en mêle), les Etats-Unis n'osant ou ne pouvant plus s'engager massivement en termes militaires, n'auraient plus guère de rôle à jouer. Inutile de dire qu'il en serait sans doute de même de la Russie, de la Turquie, de l'Inde et (nous allions l'oublier), de l'Europe. Accessoirement, la présence américaine en Afghanistan n'aurait plus non plus de raisons d'être, sinon affaiblir encore l'Amérique et ses alliés de l'Otan.
Mais peut-on penser que l'Iran, malgré la solidité apparente de sa dictature, serait en état de résister à une révolte éventuelle de sa jeunesse. Même question concernant l'Arabie Saoudite et le Pakistan? Si de telles révoltes se produisaient, les séismes et tsunamis résultant de l'affrontement des plaques tectoniques que nous venons de décrire prendraient un tout autre aspect.
On peut penser en effet que l'Arabie Saoudite est de plus en plus inquiète de la révolte arabe, qui pourrait se traduire par des ébranlements la touchant directement. Mais elle l'est tout autant du fait que l'Iran chiite pourrait profiter de cette révolte, comme elle a déjà tenté de le faire en soutenant les insurgés de Bahreïn, afin de détruire indirectement le Royaume sunnite et s'emparer de ses richesses. Or pour se défendre contre l'Iran, elle n'aurait aucune confiance dans les Etats-Unis, jugés instables et sans politique affirmée dans la région, sinon protéger l'accès au pétrole et aux voies de transit. Il semble en effet que les Etats-Unis ne prendraient pas le risque de s'opposer directement à des révoltes populaires, analogues à celles s'étant produites en Tunisie, en Egypte et en Libye, si l'accès au pétrole et à ses bases militaires lui étaient garantis par de nouveaux gouvernements plus « démocratiques ».
L'alliance Pakistanaise deviendrait donc stratégique pour l'Arabie Saoudite. Le Pakistan, grande puissance militaire régionale, dotée de l'arme nucléaire, constituera indéniablement et quoiqu'il advienne un point fort dans la région. Son appui sera précieux. Manifestement le Pakistan ne soutient que très modérément les Etats-Unis, quand il ne les combat pas discrètement. Par contre, souffrant d'une pauvreté congénitale, il serait prêt à vendre son appui militaire à Ryad, y compris peut-être dans le domaine de l'arme atomique. Nous avons dans un article précédent rappelé que l'Arabie Saoudite poussait les 6 Etats membres du Gulf Cooperation Council à transformer celui-ci en une organisation analogue à l'Union européenne, principalement pour se doter en commun de l'arme nucléaire. Le Pakistan serait un « vendeur » très convenable.
Afin que cette exception notoire aux Traités de non-prolifération soit acceptée par les puissances occidentales, il fallait que tant la Monarchie Saoudite que le Pakistan se débarrassent définitivement du reproche de soutenir et financer Al Qaida. La présence de Ben Laden auprès d'Islamabad devenait ainsi plus qu'embarrassante. Devenu par ailleurs une référence nuisible aux yeux des nouvelles démocraties arabes, Ben Laden était désormais condamné. Selon Spengler, l'Arabie saoudite (comme accessoirement le Pakistan) avait une autre raison forte d'encourager la disparition de Ben Laden. Elle tenait aux contacts de plus en plus poussés qu'entretenait Al Qaida avec l'Iran. Al Qaida ainsi aurait joué un rôle important dans la déstabilisation du Yemen allié de Ryad, ceci au profit de l'Iran.
Séismes et tsunamis
Si ces explications au lâchage de Ben Laden par la Pakistan et par l'Arabie Saoudite sont pertinentes, elles mettent en évidence un changement d'importance en train de se produire dans les équilibres géopolitiques régionaux. On verrait ainsi une plaque tectonique (pour reprendre le terme de Spengler) constituée principalement de l'Arabie Saoudite et du Pakistan s'opposer à une plaque regroupant l'Iran et d'éventuels alliés. Face à cet affrontement riche en séismes dévastateurs (surtout si l'arme atomique s'en mêle), les Etats-Unis n'osant ou ne pouvant plus s'engager massivement en termes militaires, n'auraient plus guère de rôle à jouer. Inutile de dire qu'il en serait sans doute de même de la Russie, de la Turquie, de l'Inde et (nous allions l'oublier), de l'Europe. Accessoirement, la présence américaine en Afghanistan n'aurait plus non plus de raisons d'être, sinon affaiblir encore l'Amérique et ses alliés de l'Otan.
Mais peut-on penser que l'Iran, malgré la solidité apparente de sa dictature, serait en état de résister à une révolte éventuelle de sa jeunesse. Même question concernant l'Arabie Saoudite et le Pakistan? Si de telles révoltes se produisaient, les séismes et tsunamis résultant de l'affrontement des plaques tectoniques que nous venons de décrire prendraient un tout autre aspect.
European Network of Geopolitical Thinking
Eduardo Martínez
The European Network of Geopolitical Thinking, established in April 2011 on the Isle of Thought, Galicia (Spain), aims to contribute to the positioning Europe in the new global geopolitical context.
La reunión constitutiva de la Red Europea de Reflexión Geopolítica tuvo lugar del 26 al 29 de abril de 2011 en San Simón, Isla del Pensamiento, Galicia, España.
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Tendencias 21 (Madrid). ISSN 2174-6850
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