Red Europea de Reflexión Geopolítica

Red Europea de Reflexión Geopolítica


Réseau européen de réflexion géopolitique/European network of geopolitical thinking





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Jean-Paul Baquiast
Viernes, 17 de Febrero 2012


Le terme de Big Science désigne généralement celle qui fait appel à des équipement lourds, coûtant des milliards de dollars ou euros et demandant des années de mise en place. Ce sont ces équipements qui depuis un siècle et plus particulièrement depuis les dernières décennies, ont permis de transformer radicalement le regard porté par l'homo sapiens sur ce qu'il perçoit de l'univers. On pense le plus souvent aux programmes spatiaux ou aux accélérateurs de particules. Mais il faut y ajouter les observatoires terrestres de nouvelle génération, sans doute aussi les matériels qui se consacreront à domestiquer la fusion nucléaire.



Les critiques politiques de la Big Science lui reprochent d'être plus souvent orientée vers la conquête de nouveaux pouvoirs géopolitiques ou de technologies principalement destinées à la guerre. Ce n'est que sous forme de retombées tout à fait marginales qu'elle contribue à la production de connaissances « désintéressées » à destination universelle.

Mais le reproche est partiellement injuste. Plus exactement il méconnait le moteur qui semble inhérent aux systèmes anthropotechniques à portée scientifique. S'ils n'étaient pas imprégnés dans leut totalité par une volonté de puissance, de tels systèmes ne verraient pas le jour.

Pourquoi faudrait-il dorénavant en faire son deuil? Parce que la Nasa vient d'annoncer, urbi et orbi, que sous la contrainte des réductions de crédits fédéraux, elle allait sans doute renoncer à ce qui était présenté comme le phare de l'exploration spatiale des 30 à 50 prochaines années, l'exploration de la planète Mars. Ceci entraînerait dès maintenant l'interruption de la coopération en cours de négociation avec l'Agence Spatiale européenne. L'objet en était de mutualiser certaines ressources ou projets, notamment l'envoi sur Mars dans la prochaine décennie de robots plus efficaces et intelligents encore que les atterrisseurs martiens actuellement programmés. De tels robots auraient directement préparé la venue de missions humaines; En attendant, ils auraient pu répondre à des questions d'un grand intérêt en termes de connaissances fondamentales, relatives notamment à l'origine de la vie dans l'univers.

Bien évidemment, l'annonce de la Nasa a semé la consternation dans le monde scientifique. Si la Nasa et avec elle les Etats-Unis renonçaient faute de moyens à des programmes son seulement emblématiques mais réellement porteurs de progrès, qu'allait il advenir d'autres investissements scientifiques tout aussi importants?

Certains commentateurs ont dénoncé un effet d'annonce. Il est vrai que l'exploration spatiale coûtera aux Etats-Unis des dizaines de milliards par an, difficiles à trouver en période de récession. Mais ne votent-ils pas des sommes bien plus importantes quand il s'agit des budgets militaires? Ceci même si dans le même temps les crédits de département de la défense se voient plus ou moins amputés? Ils ne pourraient donc pas plaider un appauvrissement généralisé. Par ailleurs, l'initiative privée commerciale, très à la mode aujourd'hui, ne pourrait-elle pas prendre le relais?

D'autres observateurs font valoir que si les investissements spatiaux américains se trouvaient durablement réduits, les Chinois qui en font un enjeu stratégique essentiel, prendraient le relais. Ils y investiront les surplus d'une croissance qui ne semble pas se ralentir. Au vu de quoi d'ailleurs, rigueur ou pas, l'Amérique ne restera pas passive, peut-être rejointe en cela par l'Europe, la Russie et l'Inde. On pourrait espérer en ce cas que les Chinois ne garderaient pas pour eux la totalité de leurs découvertes et en feraient bénéficier la communauté scientifique.

Plus généralement, on fera sans doute valoir aussi que des découvertes tout autant importantes pourront se poursuivre, dans le cadre de budgets infiniment moindres. C'est le cas en intelligence artificielle, en biologie synthétique, en neurosciences et dans bien d'autres domaines.

Un pessimisme beaucoup plus systémique


Il semble cependant que l'écho donné en Occident à la décision de la Nasa traduit un pessimisme beaucoup plus systémique. Il découle de la généralisation et de la globalisation des crises qui semblent menacer dorénavant le monde entier. Nous avons parfois relayé ici un sentiment de plus en plus répandu. Selon ce sentiment, la science et avec elle les technologies scientifiques ne pourront plus dans l'avenir répondre à tous les espoirs spontanément mis en elles jusqu'ici. Le développement exponentiel des consommation découlant de l'inflation démographique et des inégalités dans la croissance se conjuguera avec une diminution sans doute elle aussi exponentielle, des ressources disponibles. Les sociétés seront de plus en plus forcées de préférer les activités de survie à celles visant à augmenter les connaissances, quels que soient les coûts induits à terme d'une telle renonciation.
Dans le même temps se multiplieront les croisades antiscientifiques menées par les religions monothéistes dites du Livre.

Comme l'a écrit il y a quelques jours un journal scientifique, l'annonce de la Nasa préfigure le temps où les chercheurs ne pourront plus désormais, faute de ressources, se lever tous les matins en s'interrogeant sur ce que la journée à venir leur donnera peut-être la chance de découvrir. Autrement dit, bien avant que la planète ne subisse inexorablement la détérioration des conditions ayant permis chez elle l'émergence de la vie et de l'intelligence, associées avec un constructivisme sans pareil, ne va-t-elle pas désormais connaître des régressions de toutes sortes, préalables à la généralisation du grand froid cosmologique?

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Jean-Paul Baquiast
Lunes, 13 de Febrero 2012


Le gouvernement grec a choisi dimanche 12 février d'accepter l'austérité imposée par ses créanciers (les « marchés ») , eux-mêmes relayés par les institutions de l'Union européenne (UE), afin d'échapper à la faillite et rester dans la zone euro. Le Parlement a adopté un programme d'une rigueur extrême, jamais vue jusqu'alors en Europe. Après un débat en procédure d'urgence, ce programme a été de justesse adopté, par 199 voix sur un total de 300 députés dans une enceinte où le gouvernement de coalition socialistes-conservateurs pouvait théoriquement compter sur 236 voix.






Le gouvernement avait souligné que l'Eurogroupe, qui pourrait se réunir le 15 février, réclamait un vote positif des députés en préalable au déblocage du deuxième plan de sauvetage du pays, combinant renflouement via des prêts publics de 130 milliards d'euros et désendettement via l'effacement de 100 milliards d'euros de créances. Il avait solennellement mis en garde contre des scénarios de «chaos» pour la Grèce, si les députés votaient contre le programme, en affirmant que le pays serait alors conduit à se déclarer rapidement en cessation de paiement, puis à sortir à plus ou moins long terme de l'euro.

Comme il fallait s'y attendre, de violentes manifestations réunissant plus de 100.000 personnes ont enflammé Athènes, avec une quarantaine de départs de feu ou incendies dans des bâtiments ou équipements du centre, selon un communiqué du ministère de la Protection du citoyen.

Les journalistes se demandent maintenant si les émeutes vont persister en s'aggravant, ou si un retour au calme progressif pourra s'instaurer. Mais la vraie question est de savoir si la Grèce pourra dans les délais impartis, rembourser les créances qui restent à sa charge en dépit du plan de sauvetage. Cette question n'intéresse pas seulement la Grèce mais un certain nombre de pays (dont l'Italie, l'Espagne et à terme la France) qui se trouveront inévitablement confrontés aux mêmes exigences de remboursement, si rien n'est fait dans le cadre de l'UE pour les aider à sortir des carcans de leurs dettes et de leurs déficits.

Selon nous et bien d'autres observateurs, les citoyens de la base (le peuple), qu'ils soient grecs, portugais, italiens, espagnols ou français, ne pourront pas supporter les mesures de rigueur imposées par le gouvernement et la « troïka » Merkel-Sarkozy-FMI qui pèsent exclusivement sur les plus pauvres. Ceci se traduira par la généralisation des manifestations violentes mais aussi par une fuite généralisée dans une économie souterraine aggravant les inégalités sociales, la pauvreté et le divorce d'avec les sociétés relativement plus prospères de l'Europe de l'Ouest.

Autrement dit, le chaos du système financier, que les Institutions Européennes, notamment la troïka, voulaient éviter, c'est-à-dire la sortie de l'euro et la marginalisation de la Grèce par rapport à ses voisins, ne pourra pas être empêché. Répétons-le, le même sort menacera, les mêmes causes entrainant les mêmes effets, une partie des pays de l'Union. L'UE sera de fait dépecée entre ceux qui voudront récupérer à leur profit les capacités dont elle continue à disposer: les sociétés financières transnationales, les intérêts politico-industriels américains en difficulté mais toujours agressifs vis-à-vis de l'Europe et, de plus en plus, de nouveaux investisseurs émanant d'un BRIC en pleine expansion, notamment la Chine, l'Inde et peut-être la Russie.

Comment éviter le démantèlement de l'Europe?

Si le pacte européen avait reposé sur un minimum de solidarité institutionnelle, cette situation aurait pu être évitée à peu de frais. Son extension pourrait l'être encore. Il faudrait qu'en urgence un nouveau traité européen instaure entre les membres, non des abandons de souveraineté radicaux, mais le minimum de fédéralisme permettant aux régions riches de l'Europe d'aider les régions pauvres à compenser leurs handicaps. Ceci signifierait l'instauration d'un certain nombre de transferts de moyens de production et de richesses compensé par la mise en place d'un minimum de règles juridiques communes évitant que ces transferts ne bénéficient qu'à des intérêts spéculatifs transnationaux et non véritablement aux populations.

Il est évident que l'UE ne pourrait se satisfaire de la continuation des mécanismes mis en oeuvre par la politique régionale de solidarité également appelée "politique de cohésion" visant à réduire les écarts de développement entre les régions de l'Union. Dans le cas de la Grèce, comme d'ailleurs dans celui d'autres pays européens, il apparaît bien (malgré l'absence de toute évaluation sérieuse) que ces transferts ont bénéficié à des intérêts spéculatifs, délocalisés hors l'UE (dont incidemment ceux de l'Eglise orthodoxe). Les retombées, hors quelques équipements routiers et hôteliers, n'ont pas bénéficié à la modernisation de l'agriculture, de l'industrie et des services restés très archaïques. Ils se sont volatilisées dans la brume d'une économie parallèle, de plus en plus maffieuse, sur laquelle tout le monde, en Grèce comme dans le reste de l'Europe, a fermé les yeux.

Aujourd'hui, le refus de facto manifesté par le peuple grec aux mesures de rigueur imposées par l'UE doit être considéré comme une bonne chose. Il entraînera un tel désordre institutionnel, en Grèce comme dans le reste de l'UE, qu'il faudra bien se résoudre aux vraies solutions, viables à long terme. Répétons-le, la sortie de la Grèce de l'euro ne serait pas l'une de ces solution. Elle serait suivie de celle de la plupart des 27, si bien que, comme rappelé plus haute, l'Europe contrairement aux illusions des souverainistes, n'aurait plus aucune cohésion à opposer aux grands prédateurs qui attendent son démantèlement. L'Allemagne elle-même, réduite à ses seules forces, ne tiendrait pas longtemps.

La seule solution serait une accélération de la fédéralisation de l'Europe, permettant une mutualisation progressive des sacrifices et des ressources. Dans ce cadre pourraient être adoptées au profit des régions économiquement marginales comme la Grèce ou d'autres pays nouvellement entrés dans l'Europe les solutions de rééquilibrage qui s'organisent spontanément dans un Etat unitaire. Si la République française avait imposé à ses départements fragiles (le Centre, l'Ouest, la Corse) les mêmes contraintes (et le même laxisme) que celles imposées à la Grèce aujourd'hui, l'unité nationale aurait éclaté depuis longtemps. Mais en contrepartie de la mutualisation des ressources découlant du pacte républicain, s'impose à toutes les régions française, entre autres, une réglementation fiscale et du travail évitant, dans la mesure du possible, la constitution de niches spéculatives. La même chose est maintenant devenue nécessaire à l'échelle de l'Europe toute entière.

Sinon, encore une fois, le grand destin envisagé pour l'Europe par des prévisionnistes européens tels que Franck Biancheri et le Think tank LEAP/2020 qu'il anime resteront de beaux rêves sans conséquences 1).

On peut s'étonner qu'en Europe les majorités politiques au pouvoir ou les coalitions visant à leur succéder ne fassent pas de ce thème la première des priorités. En France, cela n'encourage guère à voter pour elles.

1) Franck Biancheri. Crise mondiale. En route pour le monde d'après . France- Europe-Monde dans la décennie 2010-2020, Anticipolis 2010

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Jean-Paul Baquiast
Sábado, 11 de Febrero 2012


Stratégie que pourrait recommander le Réseau européen de géopolitique (Red Europea de Reflexion Geopolitica) pour créer de la croissance et de l'emploi en Europe sans augmenter les déficits publics


Mise en garde (Disclaimer). Ce document de travail est, à la date de ce jour, 12 février 2012, de la seule responsabilité de son signataire. Il évoque cependant des idées ayant déjà été formulées au sein de la Red Europea de Reflexion Geopolitica, ainsi que dans d'autres organisations.

Exposé des motifs S'inspirer d'une vision ambitieuse de l'Europe

Par « vision  ambitieuse», entendons la volonté de dépasser le discours dominant des économistes et des hommes politiques européens, pour qui l'ambition de l'Europe devrait pour les prochaines années se limiter à ramener à l'équilibre les budgets publics. C'est ce qu'impose le traité européen en cours d'adoption annoncé le 5 décembre 2011 par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Dans la perspective de ce Traité, il faudra continuer la réduction des dépenses publiques, rendre toujours plus flexibles les rémunérations et les droits sociaux des travailleurs, ne pas augmenter sensiblement les moyens actuellement mis en œuvre par le Fonds européen de stabilité financière (FESF) ou le futur Mécanisme européen de stabilité (MES), ne pas faire appel à la Banque centrale européenne (BCE) non plus qu'au FMI pour financer les investrissements. Plus généralement, aucune mesure spécifique pour relancer la croissance en Europe n'est prévue. Le Traité fait l'hypothèse que la reprise de l'investissement pourrait découler spontanément de cette rigueur généralisée.

D'autres économistes et hommes politiques encore minoritaires font valoir au contraire que la réduction des budgets publics multipliera les résistances des citoyens, comme le montre actuellement l'exemple de la Grèce. Cette réduction ne sera pas compensée par des incitations à créer de nouvelles activités économiques et des emplois non délocalisables susceptibles de répondre aux besoins de base. La course infernale à l'augmentation des déficits et la réduction des activités productives se poursuivra, jusqu'à ce que généralisent les explosions sociales.

Mais comment créer de nouvelles activités sans augmenter les déficits budgétaires publics (Etats et collectivités)?

Notre réseau veut aller au delà des idées générales afin de faire des propositions précises. C'est l'objet de ce premier document. S'il était approuvé et complété par les membres du Réseau, il pourrait-être communiqué à un certain nombre de décideurs, organisations politiques et syndicats, afin de susciter des débats et d'autres propositions susceptibles de modifier les choix économiques et géopolitiques des Européens.

Un ensemble de propositions

Nos propositions s'inspirent de trois constatations venant à contre-courant du discours dominant. Que sont-elles?

1) L'Union Européenne (UE) et plus particulièrement l'Eurozone représenteront dans les prochaines années un pôle mondial de développement et de croissance capable de faire jeu égal avec le bloc BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine). Faire jeu égal signifiera non seulement résister à la compétition économique du BRIC mais négocier des accords stratégiques avec les Etats de ce même BRIC, sur une base de puissance à puissance. L'UE pourra d'autant plus facilement le faire que dans le même temps le bloc américano-atlantique perdra de sa compétitivité et de son influence. Mais il faudra pour cela que l'UE accepte de s'affranchir de sa soumission historique au bloc atlantique et au dollar (dont en Europe la Grande Bretagne demeure un représentant traditionnel) . Il faudra aussi qu'elle sache valoriser ses atouts, y compris l'euro. Ce point de vue est développé en Europe de façon convaincante par Franck Biancheri et le Think tank LEAP/2020 qu'il anime 1)

2) L'Europe dispose de tous les éléments humains et technologiques permettant de mettre en place les bases d'une nouvelle économie et de nouvelles activités productives. Ces éléments sont pour le moment inemployés. Il est donc possible de faire appel à eux sans créer d'inflation.

En quoi consistent les ressources potentielles de l'Europe et de quelles façons les mobiliser? On peut se référer à cet égard aux travaux de Jeremy Rifkin 2). Il existe un grand nombre d'études et projets analogues dans les différents pays européens. Ces ressources potentielles ne sont pas actuellement valorisées par des programmes industriels ayant l'ampleur suffisante pour satisfaire aux besoins des 500 millions d'Européens. Il en résulte que les opinions publiques et par conséquent les majorités politiques actuellement au pouvoir n'ont pas pris conscience de l'existence de ces ressources et des modalités permettant de les mobiliser.

Ceci d'autant plus que que les intérêts économiques et financiers transnationaux, dominants en Europe comme dans le monde, s'opposent pour le moment à ce que les ressources européennes potentielles soient mobilisées au service d'une nouvelle économie. Cela les obligerait à revoir en profondeur les fondements de l'économie actuelle (ultra-libérale) dont ils tirent leur profits et leurs pouvoirs. Ils ne veulent pas remettre en cause la prédominance des énergies et des productions traditionnelles, la captation des plus-values de la production par la financiarisation spéculative, le maintien y compris en Europe de travailleurs pauvres et de chômeurs incapables (sauf révoltes sporadiques) de sortir de leur dépendance.

3) Pour que les choses changent, il faudrait d'abord que les opinions publiques européennes perçoivent concrètement les types d'innovation et d'investissement qui pourraient redonner aux Européens la maîtrise de leur croissance et de leurs emplois. Pour cela, il faudrait que des exemples précis, ancrés dans l'économie réelle, leur soient proposés par des organismes disposant d'une crédibilité suffisante.

Nous pensons que, dès maintenant, notre Réseau Européen de Géopolitique pourrait amorcer le mouvement. L'objectif serait de recenser un certain nombre de domaines permettant de développer des programmes de démonstration (démonstrateurs) à partir desquels des investissements de plus grande ampleur pourraient être décidés avec l'appui non seulement des pouvoirs publics mais des populations.

Un ensemble de projets innovants


Notre Réseau ne pourra pas aborder toutes les priorités à la fois. Il faudra faire des choix. Nous proposons un certain nombre de conditions permettant de sélectionner dans le cadre d'une première liste, après appel à propositions, les initiatives que nous retiendrons . Il devra s'agir :

- de projets faisant systématiquement appel aux technologies avancées ou aux usages innovants associant ces technologies. Ce sera le cas des technologies de l'énergie renouvelable, de l'habitat « zéro-énergie », du transport terrestre rénové mais aussi de toutes les applications sociétales de l'information numérique en réseau, de la robotique et de l'intelligence artificielle. Des associations avec les réseaux de laboratoires universitaires et chercheurs impliqués dans ces domaines seront indispensables. Plus complexes, des expériences intéressant le spatial ne seront pas à exclure, en liaison avec l'Agence spatiale européenne.

- de projets reposant sur des ressources potentiellement disponibles en Europe, c'est-à-dire n'exigeant pas de faire systématiquement appel à des importations.

- de projets répondant à des besoins économiques et sociaux non encore satisfaits par les grandes entreprises actuelles, permettant notamment la décentralisation, la mutualisation et la mise en réseau des initiatives en matière de production et de consommation, y compris dans le cadre d'entreprises coopératives ou relevant de l'économie sociale et solidaire.

- de projets susceptible d'aboutir dans des délais ne dépassant pas 5 ans à des prototypes ou démonstrateurs en état de marche, voire à des systèmes opérationnels. Dans ces délais, les projets devront démontrer, outre leur viabilité technique, qu'ils créent de nouveaux emplois se suffisant à eux-mêmes (non subventionnés) et qu'ils sont porteurs d'une rentabilité à moyen ou long terme.

- de projets proposés par des consortiums présentant une crédibilité suffisante et acceptant une mise de fonds et des prises de risques garantissant leur engagement. La participation des collectivités régionales et locales sera particulièrement souhaitable.

- de projets présentant, si possible, dès l'origine, un caractère transrégional et transeuropéen, c'est-à-dire une portabilité au delà du lieu de leur première réalisation. Cette portabilité pourrait aboutir dans certains cas à la mise en place de grandes infrastructures transeuropéennes, en matière notamment d'énergie, de transport et de ressources numériques (4)

Les conditions de mise en oeuvre des projets

Notre Réseau Européen de Géopolitique n'entend pas esquiver les questions essentielles relative à la maîtrise d'ouvrage et au financement des projets qu'il aura sélectionné. Pour cela, il fera des propositions s'inscrivant dans la réforme en profondeur des institutions européennes préconisées par les forces politiques voulant faire de l'Europe (notamment au niveau de l'Euro-groupe) la puissance mondiale qu'elle n'est pas encore. Deux points seront particulièrement étudiés:

- La maitrise d'ouvrage. Idéalement, l'étude et la mise en oeuvre des projets que nous proposerons devraient relever d'une maîtrise d'ouvrage assurée par les services techniques d'un Fonds européen d'investissement stratégique à créer. ( 5) Tant qu'un tel Fonds n'existera pas, notre Réseau s'efforcera de mettre en place, à partir des ressources provenant de ses membres et de ses correspondants, une première structure de conseil et de direction, qui passera le relai le plus tôt possible

- Le financement. D'une façon générale, des investissements rentables sur 5 ans environ pourraient être financés par des avances remboursables  de la Banque centrale européenne (BCE), si celle-ci était autorisée à le faire. On pourrait faire appel en complément à des emprunts (ou mieux des rentes perpétuelles) souscrits par des citoyens européens à partir des épargnes patrimoniales considérables dont ils disposent. Il faudra seulement monter les mécanismes public-privé adaptés, et que l'opération se fasse dans le cadre d'une politique générale inspirant non seulement confiance mais volonté de soutien des citoyens.

Dans l'immédiat notre réseau s'appuiera sur les projets d'investissement qu'il aura retenus pour faire dans l'esprit ainsi résumé des propositions de financement adaptées à chacun d'eux. Ces exemples permettront d'étudier et d'aider à négocier auprès des autorités responsables les changements devant être apportés au fonctionnement de la BCE et de la gouvernance européenne.

Suite à donner à la présente note.

- A la date de ce jour, 12 février, cette note est de la seule responsabilité de son signataire et de l'organisme qu'il représente (Automates Intelligents) . Elle n'engage pas les autres membres du Réseau. Automates Intelligents pourra, sous cette réserve, la faire circuler pour information et avis auprès de ses membres et correspondants.

- Automates Intelligents propose que dans les prochains jours la note soit mise en circulation, discutée, modifiée et complétée par les autres membres du Réseau.

- Si cette démarche aboutissait, une version élaborée de la note pourrait, dans les meilleurs délais, être communiquée à un certain nombre d'experts et de cercles politiques intéressés au thème de la relance de la croissance et de l'emploi en Europe. L'accueil reçu définira la suite des évènements.

Notes
1) Le point saillant de ce nouveau traité sera la mise en place de « sanctions automatiques en cas de non-respect de la règle du déficit inférieur à 3% » du produit intérieur brut (PIB) ». L'instauration d'une « règle d'or renforcée et harmonisée au niveau européen » a été décidée, afin que les cours constitutionnelles de chaque pays puissent vérifier que les budgets vont « vers le retour à l'équilibre ».  La Cour de justice européenne devra préciser si « les règles d'or nationales correspondent à un vrai engagement de retour à l'équilibre budgétaire ». A l'opposé, le Traité ne prévoit aucun dispositif permettant de relancer la croissance et l'emploi sur des bases non inflationnistes.
2) Franck Biancheri. Crise mondiale. En route pour le monde d'après . France- Europe-Monde dans la décennie 2010-2020, Anticipolis 2010
3) Jeremy Rifkin La troisième révolution industrielle. Comment le pouvoir latéral va transformer l'énergie, l'économie et le monde Éditions Les Liens qui libèrent, 2012
4) Cf. la mise en place en Europe de systèmes de transports combinés (ferroviaires-maritimes-routiers) destinés à remplacer le transport tout routier dont souffre l'Europe (voir l'article  de Sauvons l'Europe: http://www.sauvonsleurope.eu/le-transport-des-marchandises-en-europe-une-nouvelle-approche/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=le-transport-des-marchandises-en-europe-une-nouvelle-approche )
5) Voir à ce sujet notre article Pour un Fonds stratégique européen d'investissement http://www.automatesintelligents.com/echanges/2010/fev/fie.html
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European Network of Geopolitical Thinking
Eduardo Martínez
The European Network of Geopolitical Thinking, established in April 2011 on the Isle of Thought, Galicia (Spain), aims to contribute to the positioning Europe in the new global geopolitical context.

La reunión constitutiva de la Red Europea de Reflexión Geopolítica tuvo lugar del 26 al 29 de abril de 2011 en San Simón, Isla del Pensamiento, Galicia, España.


Geoeconomía. Blog de Eduardo Olier

Conocimiento. Blog de Fernando Davara

Inteligencia. Blog de Fernando Velasco


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