Réseau européen de réflexion géopolitique/European network of geopolitical thinking
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Jean-Paul Baquiast
Martes, 29 de Noviembre 2011
L'Allemagne et la France prépareraient un nouveau pacte de stabilité resserré en vue du sommet européen du 8/9 décembre. Cette solution vaudrait mieux que celle consistant à laisser sortir de l'euro, sous la pression des marchés, un nombre croissant de pays, mais elle sera loin de satisfaire ceux qui défendent le projet d'une Europe à la fois plus forte et plus démocratique.
Qu'en penser?
Des mesures a minima
Un pacte de stabilité resserré ou exclusif intéresserait seulement l'Allemagne, la France, l'Italie et quelques pays du Nord de l'Europe dont la situation économique est moins menacée que celle des pays du Sud (pourquoi d'ailleurs ne pas inclure l'Espagne?). Il pourrait être mis en oeuvre sans modification des traités - ce qui serait nécessaire dans le cas d'une disposition institutionnelle redéfinissant le périmètre et les compétences de l'Union européenne ou de l'euro-groupe. Ce nouveau pacte de stabilité rendrait plus efficaces et rapides, au profit des seuls Etats signataires, les interventions prévues par l'actuel Pacte pour venir en aide à un Etat menacé par la spéculation. On sait qu'à ce jour, faute d'un accord général, aucune de ces interventions n'a encore été mise en oeuvre.
Les quelques pays de la zone euro signataires de ce nouveau pacte s'engageraient à respecter exactement leurs obligations budgétaires, notamment relatives à la limitation des déficits à 3% des budgets, au risque de s'exposer à des sanctions. Les modalités de celles-ci n'ont pas encore été définies. L'objectif en serait d'imposer au pays défaillant un budget plus conforme à cette quasi « règle d'or ». La Commission aurait-elle un rôle à jouer dans ce processus, en envoyant des « contrôleurs » dans les Etats ? Pourquoi pas ? On ne peut pas à la fois plaider la coopération et défendre bec et ongles d'illusoires souverainetés nationales. Les pays signataires iront-ils plus loin, en décidant d'une véritable convergence fiscale et des droits du travail, très largement inspirée du modèle allemand. Dans tous ces cas, si la position de l'Allemagne paraît claire, celle de la France, représentée par Nicolas Sarkozy, l'oeil fixé sur les sondages, ne l'est pas.
La France demandait en contrepartie que la Banque centrale européenne (BCE) puisse intervenir directement en achetant, soit sur le second marché (où concourent l'ensemble des acteurs financiers) soit directement, des emprunts émis par les Etats. Il semble que l'Allemagne ait consenti à de telles mesures, mais à titre exceptionnel et au profit des Etats qui seraient à la fois les plus endettés et les plus méritants. Ceci ne suffira certainement pas à décourager les spéculations des marchés.
Des mesures insuffisantes pour relancer l'économie européenne
Ces mesures, qui restent fortement teintées de libéralisme, confirment les hypothèses selon lesquelles les intérêts financiers et les gouvernements européens continuent à s'entendre pour maintenir la domination des « marchés », c'est-à-dire du capitalisme transnational, sur l'Europe toute entière. Comment les apprécier?
Elles comportent des dispositions qui sont saines en elles-mêmes et s'imposeront de toutes façons à l'avenir, y compris dans le cadre d'une Europe qui deviendrait à la fois fédérale et démocratique. Les dépenses budgétaires de fonctionnement ne peuvent pas en effet dépasser les recettes. Il faut ajuster systématiquement les unes aux autres. Ceci doit être fait aussi bien au niveau des Etats-membres (et de leurs collectivités locales) que dans un cadre communautaire, autrement dit dans le cadre d'un budget fédéral si la solution fédérale était acceptée. Un transfert de souveraineté en résultera, au profit indirect des Etats les mieux gérés, mais il est indispensable.
Cependant, et c'est la principale critique, le nouveau pacte de stabilité proposé oublie (volontairement ?) que l'avenir de l'Europe passera nécessairement par des investissements productifs publics. Ceux-ci reposeront en grande partie sur des dépenses budgétaires, soit en terme d'investissements directs (R/D, grands travaux, etc), soit sous forme d'aides indirectes. Ces investissements ne seront rentables qu'au terme de plusieurs années. Il faut donc prévoir des mécanismes adéquats permettant de collecter les épargnes et les redistribuer dans le cadre de programmes nationaux et européens convenablement étudiés. La BCE devrait pouvoir jouer un rôle essentiel sur ce cas, par un mécanisme d'avances en euros remboursables à long terme et à bas taux d'intérêt. Un fonds stratégique européen d'investissement tel que celui proposé ici il y a quelques mois serait également indispensable. Il pourrait notamment collecter, sous forme de « dette perpétuelle » les épargnes nationales. L'exemple actuel de l'Italie montre que celles-ci sont importantes.
Mais on voit que de telles décisions représenteraient un véritable transfert de pouvoir, non pas seulement des Etats vers des structures européennes, mais surtout des mains du capitalisme transnational aux mains des structures publiques, Etats et Union européenne. Il est alors compréhensible que des gouvernements européens de droite, soumis à ce capitalisme, s'y refusent fermement.
L'extension de la démocratie électorale
Le corollaire d'un renforcement des responsabilités des institutions européennes serait nécessairement aussi - ce que les projets de nouveau pacte de stabilité oublient de mentionner - une extension des processus démocratiques au niveau tant de l'Union européenne que de l'euro-groupe. Nous avons plusieurs fois rappelé ce que cela signifierait: élection au suffrage universel et renforcement des pouvoirs du Parlement européen, élection d'un président de l'Europe ou, au moins, d'un cabinet politique constitué d'un certain nombre de ministres communs (fédéraux), élargissement des processus de consultation sur le mode des référendum d'initiative populaire.
La démocratie électorale n'est pas une panacée. Elle peut renforcer les souverainismes et les extrémismes irresponsables. Mais elle est préférable à un silence imposé aux peuples. Ceux-ci disposent aujourd'hui de nouvelles formes d'expression qui ne cesseront de prendre de l'importance. Il en résultera si rien n'est fait un divorce de plus en plus marqué entre les populations et les institutions.
Soit, mais tout ceci ne serait pas possible, objectera-t-on, à court terme et surtout sans de forts mouvements convergents au niveau des opinions publiques européennes. Sans doute. Mais pour que de tels mouvements s'affirment, ils devraient être encouragés par les partis nationaux lors des consultations électorales. Or on peut constater en France que les candidats de gauche aux élections présidentielles n'en parlent guère - ou même combattent les idées résumées ici. Le seul qui soit un peu positif en ce sens paraît être le Parti de Gauche. Il le tient sans doute à ses composantes ouvrières et industrialistes encore vivaces dans ce qui reste du parti communiste français. Jean-Luc Mélanchon, sur France Inter le 20 novembre, a repris un tel discours d'une façon que nous avons trouvée, pour notre part, fort convaincante. Avis à François Hollande.
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Sous ce titre, bien choisi, notre confrère Philippe Grasset recense dans Dedefensa.org les nouveaux champs d'affrontement entre puissances et acteurs géostratégiques tels qu'ils sont identifiés en cette fin de novembre 2011. Résumons, en simplifiant beaucoup, les trois points suivants:
• Le début d'un tête-à-tête entre unités militaires navales américaines et russes au large des côtes syriennes. Il est notamment marqué par l'arrivée prochaine du porte-aéronefs russe Amiral Kouznetzov (avec son groupe de combat) dans cette zone, vers laquelle ont déjà convergé le USS George H.W. Bush et plusieurs destroyers lance-missiles de la VIème flotte opérant en Méditerranée-Est. La dictature syrienne, appuyée par une main-mise sur le Liban, représente encore une sorte de clef de voute équilibrant les rapports de force dans la région: entre chiites et sunnites, partisans et adversaires d'Israël, amis et adversaires de l'Amérique. Qui aurait désormais intérêt à précipiter sa chute? Et comment serait-elle remplacée?
Manifestement, la Russie ne se désintéresse pas de la question. Peut-on alors parler d'une relance de la guerre froide? Certainement pas à ce jour, mais d'un clivage de plus en plus net entre deux ensembles: Syrie-Russie-Iran d'une part, Occident au sens large (USA, Israël, rejoints par l'Union européenne – avec une France curieusement en pointe) d'autre part. La Turquie semble vouloir se positionner entre ces deux ensembles, de même que les monarchies du Golfe. Celles-ci en tous cas se comportent comme si désormais les USA n'étaient plus en état d'assurer seuls leur protection à l'égard de l'Iran et le cas échéant des “révolutions arabes”. Elles se rapprochent pour ce faire du Pakistan et même de la Chine, officialisant ainsi le rôle de ces deux nouveaux acteurs dans un milieu politique où grandit l'incertitude.
• La poursuite d'un tête-à-tête économique mais aussi éventuellement militaire entre la Chine et les USA dans le Pacifique. Comme nous l'avons indiqué dans un article précédent, le dernier forum économique Asie Pacifique a montré la volonté des Etats-Unis de réaffirmer leur leadership économique et militaire dans cette partie du monde, face à la Chine. Celle-ci n'a pas ouvertement réagi, mais il est apparu clair que les autres Etats de la zone avait pris acte d'un affaiblissement militaire américain irréversible, quoique puisse prétendre Obama. Ils seront donc tentés de renforcer leurs propres moyens de défense, ceci dans un climat de compétition économique accrue, tant avec la Chine qu'avec l'Amérique.
La Chine pour sa part ne pourra certainement pas abandonner la partie. Elle ne renoncera pas à ses ambitions. Verra-t-on un climat de guerre froide s'instaurer entre elle et l'Amérique, qui de son côté reste actuellement assez puissante pour défendre voire renforcer sa présence auprès de Taïwan et en mer de Chine méridionale? Il ne s'agit sans doute pas encore de guerre froide, mais on pourrait s'en rapprocher, dès le moment où Pékin jugerait ne plus avoir besoin de ménager les Etats-Unis. Ce sera le cas, malgré le poids du portefeuille chinois en bons du trésor américain, si s'accentue le désordre politique et économique de l'Amérique. Les positions que prendront dans un tel climat des acteurs majeurs comme l'Inde et le Pakistan seront là encore très importantes. Ces deux puissances semblent de plus en plus tentées d'affirmer leurs distances avec l'Amérique, mais elles peuvent difficilement choisir ouvertement l'autre camp, c'est-à-dire celui de la Chine et de la Russie.
• L'incertitude croissante concernant l'avenir des différents pays ayant subi de près ou de loin les effets du printemps arabe. Celui-ci semble pour le moment donner lieu à un printemps des partis islamistes dits modérés. Il est probable que les régimes sortis de ces élections ne s'opposeront pas directement aux Etats Unis ni aux pays européens. Mais comme ces derniers ne sont pas en mesure de leur apporter une aide sérieuse, la situation pourrait changer avec l'accroissement inévitable de leurs difficultés économiques. Même si les gouvernements islamistes arabes conservent une certaine modération, ils seront vite débordés par la prolifération de groupes armés, au Moyen Orient et surtout en Afrique du Nord, se rattachant à un islamisme de combat. Ils choisiront alors leur camp, comme semble l'avoir fait depuis longtemps l'Algérie, en affirmant une arabisation renforcée. Ils retrouveront sans doute alors à leurs côté la Turquie, le puissant Pakistan, et sans doute aussi l'Iran, voire pourquoi pas la Chine.
L'ère des catastrophes.
Les théoriciens du nouveau monde multipolaire ne s'inquiéteront pas. Ils diront que les tensions actuelles sont conformes à leurs prévisions plutôt optimistes . Un climat généralisé d'affrontement-négociations entre différents pôles succède à la paix armée des dernières décennies, qui était maintenue par l'équilibre entre les deux superpuissances. On peut espérer que ce climat ne donne pas lieu dans les prochaines années au scénario du pire, une guerre nucléaire qui ne pourrait absolument pas rester locale. Cependant il suffirait de peu pour qu'un tel événement éclate, ne fut-ce que par une imprudence de manipulation, involontaire ou provoquée par un partisan de la politique du pire.
Mais on peut craindre aussi que le monde multipolaire ne sorte prochainement de son relatif équilibre actuel, sous l'influence de deux facteurs, indépendants ou pouvant se juxtaposer. Le premier serait le développement, au cœur même du pouvoir économique et financier qui aujourd'hui domine le monde et dont le centre est à Wall Street, d'une contestation interne venue des 99% de populations refusant désormais la domination de ce pouvoir. Or celui-ci, poussé aux extrêmes, a les moyens de résister et ne se laissera sûrement pas éliminer. Une bonne petite-grande guerre permettrait de ramener l'ordre dans les rangs.
A plus long terme, les catastrophes viendront d'elles-mêmes, du fait du réchauffement climatique. Aujourd'hui à Durban, les experts du GIEC, dont plus personne aujourd'hui ne s'aventure à dénier la scientificité, prévoient des hausses inévitables de température pour le siècle, entre 3° à 5 ° centigrades. On sait les conséquences que cela aurait en termes de destructions des territoires les plus riches de la planète, de migrations et de conflits, ceci d'ailleurs bien avant 2100. Or les gouvernements s'accordent désormais sur une chose, leur incapacité à promouvoir un protocole de Kyoto plus rigoureux. On laissera chaque puissance décider de faire ce qu'elle jugera le plus favorable, entre l'intérêt général et ses intérêts propres.
Dans les deux cas, comme toujours, l'Europe n'a pas de position propre, non plus que les moyens de se faire entendre si par hasard elle en avait.
Un déterminisme métahistorique
Qu'en conclure, provisoirement ou pour un plus long terme? Peut-être que les systèmes anthropotechniques que nous sommes, à quelque échelle que ce soit, peuvent éventuellement observer le monde, mais que les voies d'un passage à l'acte rationnel global qui assurerait la survie elle-même globale de tous, n'apparaissent pas. Autrement dit, la seule rationalité globale qui se dégage ressemble à celle de la lutte pour la vie entre espèces dans la nature, avec élimination d'une grande partie des compétiteurs. Ce serait l'actuelle manifestation d'un déterminisme métahistorique à l'œuvre depuis 4 milliards d'années.
Les environnementalistes de choc diront que cette élimination serait une bonne chose. Avec les raretés qui s'annoncent, il faudrait disent-ils que 80% de l'humanité disparaisse. Le mieux serait que ce soit dans le cadre de suicides massifs et socialement bien encadrés. Faut-il se battre pour faire partie des 20%, ou se résigner à disparaître ? Il semblerait que beaucoup de personnes sensées, et pas nécessairement les vieillards, envisageraient sereinement cette dernière perspective.
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Jean-Paul Baquiast
Sábado, 26 de Noviembre 2011
Barack Obama a ouvert le 13 novembre à Honolulu le forum de coopération économique Asie Pacifique, qui rassemble 20 nations. Il a poursuivi cette première réunion par une tournée d'une semaine qui l'a conduit en Australie.
Officiellement, il a mis l'accent sur la nécessité de poursuivre l'effort d'ouverture des frontières, pour le bien général des économies concernées. Mais ce discours passe de moins en moins bien, non seulement auprès des électeurs américains, mais d'un certain nombre de gouvernements qui redoutent la concurrence inégale de la Chine et du Japon.
Les pays de la zone Asie Pacifique qui se sentent menacés par ce grand et ce petit géants cherchent de leur côté le maintien d'une présence militaire américaine dissuasive. Malheureusement, le Pentagone, confronté à de sévères restrictions budgétaires, semble de moins en moins capable de déployer une telle présence. On notera un paradoxe. La Chine, qui prétend avoir le plus à redouter de gesticulations militaires américaines, notamment au profit de Formose, continue sans hésitations à alimenter par des achats de bons du Trésor américain le déficit fédéral et par conséquent ses dépenses militaires.
Il semble bien qu'en fait la Chine, qui est assoiffée de connaissances technologiques et scientifiques, et qui entretient des dizaines (centaines) de milliers d'étudiants et d'enseignants dans les campus américains, se satisfait pour le moment d'un équilibre encore dominé par l'Amérique. Elle a davantage besoin de pomper dans les compétences de celle-ci, y compris par l'espionnage économique, que d'affirmer une illusoire présence militaire. Cela ne fait évidemment pas l'affaire des autres pays de la zone, qui craignent plus que tout le renforcement économique et diplomatique de la Chine.
Inutile de dire que le forum a, une nouvelle fois, confirmé l'inexistence du poids économique et diplomatique de l'Europe, tant aux yeux de l'Amérique que de la Chine et du Japon.
Les pays de la zone Asie Pacifique qui se sentent menacés par ce grand et ce petit géants cherchent de leur côté le maintien d'une présence militaire américaine dissuasive. Malheureusement, le Pentagone, confronté à de sévères restrictions budgétaires, semble de moins en moins capable de déployer une telle présence. On notera un paradoxe. La Chine, qui prétend avoir le plus à redouter de gesticulations militaires américaines, notamment au profit de Formose, continue sans hésitations à alimenter par des achats de bons du Trésor américain le déficit fédéral et par conséquent ses dépenses militaires.
Il semble bien qu'en fait la Chine, qui est assoiffée de connaissances technologiques et scientifiques, et qui entretient des dizaines (centaines) de milliers d'étudiants et d'enseignants dans les campus américains, se satisfait pour le moment d'un équilibre encore dominé par l'Amérique. Elle a davantage besoin de pomper dans les compétences de celle-ci, y compris par l'espionnage économique, que d'affirmer une illusoire présence militaire. Cela ne fait évidemment pas l'affaire des autres pays de la zone, qui craignent plus que tout le renforcement économique et diplomatique de la Chine.
Inutile de dire que le forum a, une nouvelle fois, confirmé l'inexistence du poids économique et diplomatique de l'Europe, tant aux yeux de l'Amérique que de la Chine et du Japon.
European Network of Geopolitical Thinking
Eduardo Martínez
The European Network of Geopolitical Thinking, established in April 2011 on the Isle of Thought, Galicia (Spain), aims to contribute to the positioning Europe in the new global geopolitical context.
La reunión constitutiva de la Red Europea de Reflexión Geopolítica tuvo lugar del 26 al 29 de abril de 2011 en San Simón, Isla del Pensamiento, Galicia, España.
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Tendencias 21 (Madrid). ISSN 2174-6850
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